Communiqué de Prima Vera – mardi 28 mars 2017
Voir aussi notre page Facebook sur le sujet et signez notre pétition sur le sujet à la présidente de la région.
Voir aussi le reportage de France 3 sur les fouilles d’Uzès.
Plusieurs médias ont repris et cité nos positions, dont la Marseillaise, Radio France Bleu Gard Lozère.
Réalisée dès 2014 à l’occasion du chantier du futur internat des lycées d’Uzès piloté par la région, la découverte d’une mosaïque romaine exceptionnelle à plus d’un titre et d’autres vestiges romains est restée jusqu’à très récemment inconnue du public. Le transfert de cette oeuvre de 60 m2 à l’Inrap (Institut national d’archéologie préventive) est imminent, sans destination finale actée et sans concertation alors qu’elle revêt une importance historique, patrimoniale, éducative et, in fine, touristique pour la ville.
Prima Vera, avec le soutien de plusieurs associations uzègoises – APREGG, l’Uzège et Uzège-Pont du Gard Durable (UPGD) – propose de surseoir à la dépose de cette pièce majeure afin de prendre le temps d’une concertation publique et d’un débat ouvert avec toutes les parties concernées sur ce patrimoine unique : les experts, l’Etat, les collectivités locales, les associations, les responsables éducatifs et culturels, les acteurs économiques et touristiques, et tous les citoyens désireux de participer à un projet fédérateur pour le territoire.
L’objectif est la préservation de la mosaïque sur son site d’origine, essentielle d’un point de vue historique et citoyen, sans pour autant retarder la bonne marche du chantier de l’internat. Deux objectifs à nos yeux parfaitement compatibles.
1/ L’intérêt historique : cette mosaïque est le point d’origine de la cité Ucetia (Uzès). Vestige majeur du passé romain d’Uzès, elle en détermine le centre géographique et politique de l’époque. La déplacer de son environnement reviendrait à gommer ses origines et perdre une part essentielle de sa signification. Au niveau du territoire, cette mosaïque, antérieure au Pont du Gard, établit le lien entre Nîmes, le pont du Gard et Uzès, en s’inspirant des mythes fondateurs de l’Antiquité.
2/ L’intérêt patrimonial : la symbolique et l’état de conservation de cette mosaïque la placent au niveau d’autres sites classés au Patrimoine de l’Unesco. Quelques détails suffisent à illustrer son intérêt majeur: un point central fixant le coeur de la cité; 5 taureaux rappelant la légende de la fondation de Rome par Romulus; une composition en 7 cercles, rappel de la géométrie pythagoricienne; une harmonie des sphères représentant le cosmos; un graphisme exprimant le rayonnement de Rome.
3/ L’intérêt éducatif : à quelques mètres de chacun d’eux, la mosaïque établit un lien entre les deux lycées d’Uzès, symbole de celui reliant Culture et Education. Entre le lycée général Charles Gide et le lycée des Métiers d’art Guynemer, la mosaïque apporte à ce lieu une résonance symbolique particulière, liant ainsi Art et Histoire et Philosophie et Politique, au cœur de la Cité. Elle ouvre des champs uniques d’applications pédagogiques.
4/ L’intérêt économique : on pourra découvrir “Uzès la Romaine”, atout supplémentaire pour son attractivité touristique. Un argument de plus au label “Art et Histoire” de la ville, dont tous les acteurs économiques et culturels pourraient tirer parti.
5/ L’intégration sur le site. Il faut lancer une étude d’un projet de préservation de la mosaïque sur son site d’origine sans remise en cause de la construction de l’internat. Une solution simple – et sûrement moins coûteuse que la dépose de la mosaïque, son transfert, son stockage et sa réinstallation – consisterait à déplacer les services médicaux et à aménager le site de la mosaïque en vue d’une ouverture au public avec une scénographie pédagogique racontant les origines romaines de la ville.